Sur tous les Océans (1939-1943)
Les pertes de la Marine militaire Française pendant la guerre 1914-1918
Depuis le début des hostilités jusqu’au 31 décembre 1918, la marine militaire française a perdu 166 navires, dont 117 par actes de guerre et 49 à la suite d’abordages, échouages, etc…
La première série comprend :
4 cuirassés d’escadre
Bouvet, Suffren, Gaulois, Danton
4 croiseurs cuirassés
Léon Gambetta, Amiral-Charner, Kléber, Dupetit-Thouars
1 croiseur protégé
Châteaurenault
10 torpilleurs d’escadre
Casabianca, Cassini, Mousquet, Dague, Branlebas, Renaudin,
Fourche, Etendard, Boutefeu, Doxa (celui Grec mais armé par
Un équipage français)
3 torpilleurs de défense mobile
N° 379, 300, 317
10 sous-marins
Saphir, Joule, Mariotte, Fresnel, Monge, Foucault, Ariane, Diane, Bernouilli, Circé
2 canonnières
Zélée, Surprise
1 sloop
Rigel
1 transport
Drôme
6 croiseurs auxiliaires
Provence II, Gallia, Burdigala, Italia, Golo II, Santa-Anna
48 patrouilleurs et dragueurs
Marie, Indien, Saint-Pierre, Saint-André III, Alose, José-Maria, Maumusson, Au-Revoir, Ginette, Estafette, Saint-Corentin, Saint-Jacques, Saint-LouisIV, Fantasque, Montaigne, Noella, Blanc-nez, Saint-hubert, VénusII, Elisabeth, Hyacinte, Yvonne, Tapir, Amérique, Saint-LouisIII, Keryado, Caméléon, Anjou, Jules, Jupiter, Espérance, StellaII, Renard, Phoebus, Tubéreuse, ParisII, Jeanne-d’ArcVII, Goéland II, Kerbihan, Corse, Eléphant, Alexandre, Utrecht, Madeleine III, Salambo, Marie-Frédéric, Carpe, Pavot, Caudan
26 navires réquisitionnés affrétés comme ravitailleurs et transports
Carthage, Yunnam, Amiral-Hamelin, France III, Ville de Rouen, Algérie III, Memphis, Jean-Bart II, Sinaï, Provincia, Dahra, Mira, Portugal, Drôme, Edouard-Corbières, Sainte-Marguerite, Ravitailleur, Berthe, Socoa, Yser, Saint-Marc, Antonie, Bacchus, Sylvie, Amiral-Magon, Athos
1 navire de sauvetage
Berthilde
Parmi ces navires, 41 ont sauté sur des mines, 58 ont été torpillés par des sous-marins, 1 a été coulé par bombe d’avion (Le sous-marin Foucault) ; les autres ont sombrés à la suite de combats au canon.
La deuxième série, celle des navires perdus par accidents de mer, comprend
6 torpilleurs d’escadre
Fantassin, Yatagan, Faulx, Catapulte, Carabinier, Carabine
5 torpilleurs de défense mobile
N° 347, 348, 251, 351, 333
2 sous-marins
Prairial, Floréal
2 canonnières fluviales
B, F
3 vedettes
V 21, V 23, V 37
4 chasseurs de sous-marins
Bambalou, C3, C141, C139
25 patrouilleurs et dragueurs
Iles-Chausey, ProvidenceI, Lorraine III, Buse, Printemps, Jeanne I, Hirondelle IV, Corne, Poitou, Soubarbe, Merle I, Engageant, Chouque, Sardine, Gazelle, Alcion III, Carpe, Perdreau II, Gloire-de-Marie, Canada II, Atlas, Rochelais, Inkermann, Cerisoles, Saint-Pierre III
2 navires réquisitionnés
Moghrab, Djurjura
D’autre part les navires suivants, avariés par obus, torpilles ou mines, ont pu être réparés
3 cuirassés d’escadre
Jean-Bart, Voltaire, Démocratie
1 cuirassé garde-côtes
Requin
8 torpilleurs d’escadre
Intrépide, Bouclier, Capitaine-Mehl, Obusier, Francis-Garnier, Oriflamme, Casque, Commandant-Rivière
1 torpilleur de défense mobile
N° 321
6 patrouilleurs et dragueurs
Augustin-Normand, Jeanne-Geneviève, Marguerite IV, Baron-Léopold –Davilliers, Rouen, Auvergne
1 chasseur de sous-marins
C2
Enfin, deux sous-marins capturés par l’ennemi lui ont été repris à l’armistice
Curie, Turquoise
Depuis le 31 décembre 1918, deux navires se sont perdus
Le torpilleur « 325 » et le dragueur « Pervenche »
Le cuirassé d’escadre « Mirabeau » s’est échoué ; On travaille à le renflouer.
Le nombre des morts dans le personnel de la marine militaire française, du 2 août 1914 au 31 décembre 1918, est de 10.896, dont 356 officiers, y compris ceux qui ont été tués sur le front des armés et sont portés sur les listes du ministère de la guerre.
Les disparitions de marins en mer s’élèvent à 4754, dont 203 officiers ; elles sont comprises dans les chiffres ci-dessus énoncés.
Etat des marines belligérantes en 1939
Marine Allemande:
Sévèrement traitée à Versailles par l’Angleterre, la marine du Reich d’après guerre n’avait eu le droit de construire que 6 croiseurs légers de 6.000 tonnes, 3 b^timents « cuirassés » de 10.000 tonnes, du type « Deutscland », et 12 torpilleurs.
Favorisé par l’accord naval anglo-allemand du mois de juin 1935, le gouvernement national-socialiste s’était bientôt libéré des chaines du « Diktat », et avait aussitôt entrepris la constitution d’un corps de bataille moderne, avec :
Le « Scharnhorst « et le « Gneisenau », de 26.000 tonnes, armés de neuf pièces de 280 mm,
Le « Bismarck » et le « Tirpitz », de 35.000 tonnes, lancés le 14 février et le1 avril 1939, dotés de huit canons de 380 mm.
2 porte-avions de19.250 tonnes,
4 croiseurs « lourds » de 10.000 tonnes, munis de huit canons de 203 mm
2 croiseurs de 7.000 tonnes
C’est surtout sur les bâtiments légers de surface et sous-marins que la marine-leitung du Reich fit peser ses efforts.
Le programme de 1934-1935 comporta seize grands torpilleurs de 1.625 tonnes, celui de 1936-1937, quatorze de 1.811 tonnes, celui de 1938-1939, sept autres unités, sans parler de douze petits torpilleurs de 800 tonnes du type « Moewe », dont sept étaient lancés dès le 1 janvier 1939.
Quand aux sous-marins, l’Allemagne en possédait à cette date, soixante et onze, pour la plupart de faible tonnage ;
32 de 250 tonnes
10 de 500 tonnes
14 de 517 tonnes
2 de 712 tonnes
13 de 740 tonnes
Nous verrons que cet effectif a été considérablement accru au cours même de la lutte.
La Marine Italienne :
La marine allemande, après l’entrée en guerre de l’Italie, s’adjoignit une force navale redoutable, pour la plus grande partie moderne et dotée des derniers perfectionnements techniques. La marine italienne comptait au début de son intervention : 4 bâtiments de ligne anciens, mais refondus : « Conte di Cavour », « Giulia Cesare », « Caio Duilio », « Andrea Doria », de23.622 tonnes, d’une vitesse de 27 nœuds, armés de 10 canons de 320 mm, et deux des quatre bâtiments de ligne projetés de 35.000 tonnes : « Littorio », « Vittorio Veneto », que doivent suivre l’ « Impero « et le « Roma », armés de 9 pièces de 381 mm et de 12 de 152 mm.
Ses forces légères consistaient en ; sept grands croiseurs de 10.000 tonnes : « Trento », « Trieste », « Zara », « Fiume », « Gorizia », « Pola », et « Bolzano », porteurs de huit pièces de 203 mm
Quinze croiseurs légers dont les déplacements s’échelonnaient entre 2.900 et7.874 tonnes
Douze « Explorateurs », de 3.500 tonnes, dont quelques uns seulement ont été entrepris
Soixante quatorze contre- torpilleurs, de 845 à1.729 tonnes
Cinquante-neuf torpilleurs de 628 à 679 tonnes.
Sa flotte sous-marine était nombreuse, puisqu’elle comprenait :
Huit unités de « grande croisière » de plus de 1.300 tonnes en surface.
Vingt-neuf de « moyenne croisière » de 770 à 1.026 tonnes.
Cinquante- trois de « petite croisière », la plupart déplaçant plus de 600 tonnes
Six sous-marins mouilleurs de mines, outre un effectif important de petits bâtiments : mouilleurs de mines, canonnières, vedettes rapides à moteurs.
La marine anglaise :
De toutes les marines d’après guerre, la marine britannique eut été celle qui avait consenti les réductions les plus dangereuses, pour la sécurité de l’empire, son corps de bataille fût devenu bien inférieur à celui que commandait l’amiral Jellicoe à la bataille du Jutland.
La flotte anglaise semblait encore redoutable par sa masse cuirassée, de quinze bâtiments de ligne.
Elle comptait deux escadres de cinq navires puissants, anciens, mais refondus (Cinq « Ramillies, cinq Queen Elisabeth) ; mais ils étaient trop lents, mal protégés, et dataient de 1913 à 1916.
Les deux cuirassés britanniques d’après guerre étaient le « Nelson » et le « Rodney », en 1939, les plus redoutables navires du monde, car ils étaient dotés d’une artillerie principale de neuf pièces de 406 mm, mais ils ne filaient que 23 nœuds et demi.
Les seuls bâtiments rapides de la flotte britannique étaient les croiseurs de bataille « Renown », « Repulse » et « Hood ».
Les deux premiers, lancés en 1916, transformés de 1932 à 1939, déplaçaient 32.000 tonnes, filaient 31 nœuds.
Le « Hood », le plus grand bâtiment de guerre de l’univers, atteignait 42.100 tonnes.
Les quinze unités cuirassés devaient être renforcées par l’entrée en service de cinq unités de 35.000 tonnes, du type « Prince of Wales », suivies de quatre autres de plus de 35.000 tonnes, figurant aux programmes de 1938-1939 et 1939-1940.
La marine britannique possédait, en croiseurs, un tonnage global de 284.965 tonnes, quinze croiseurs lourds et quarante-six croiseurs légers.
Comme torpilleurs, seize grands destroyers , cent-cinquante-neuf torpilleurs et conducteurs de flottille, soit près de 200.000 toonnes.
Le programme de 1939 comportait vingt escorteurs, un nombre considérable de chalutiers armés, de patrouilleurs et de dragueurs, de vedettes de chasse lance-torpilles
La grande originalité et supériorité de la flotte britannique consistait en sept porte-avions (137.950 tonnes), auxquels devaient s’ajouter quatre nouveaux, de 23.000 tonnes, des types « Illustrious » et « Formidable ».
Enfin, l’armement de nombreux bâtiments de commerce, l’instruction des officiers et des équipages marchands, en vue de la guerre anti-sous-marine, avaient fait l’objet de minutieux préparatifs de la part de l’amirauté.
La marine française :
La marine française complétait heureusement la britannique, assez pauvre en grands destroyers rapides, et qui ne possédait aucune série comparable à celle des trente-deux contre-torpilleurs français, dont plusieurs dépassaient la vitesse maxima de 45 nœuds et atteignaient le déplacement de 3.000 tonnes.
Après s’être, pendant de longues années, opposée au développement de la flotte sous-marine française, l’Amirauté de Londres n’était, sans doute, pas fâchée du concours que lui apportait sa magnifique collection de sous-marins de première classe ( trente-neuf, avec plus de 50.000 tonnes) et de seconde classe (trente unités, avec 17.048 tonnes).
Comme l’Italie, la France disposait de sept croiseurs de 10.000 tonnes : « Duquesne », « Tourville », « Suffren », « Colbert », « Foch », « Dupleix », « Algérie »
Elle possédait onze croiseurs de seconde classe, récents, avec un tonnage atteignant presque 80.000 tonnes.
Mais le gros de sa flotte n’avait pas encore été normalement développé.
A cinq cuirassés anciens, insuffisamment modernisés, s’ajoutaient, pourtant, deux beaux bâtiments de ligne de 26.500 tonnes :le « Dunkerque » et le « Strasbourg ».
Deux autres, de 35.000tonnes, le « Richelieu » et le « Jean Bart », étaient en état avancé d’achèvement.
C’était donc un appoint considérable que la France apportait à son alliée, pour le maintien de sa maitrise de la mer
L’Enjeu :
La stratégie adoptée, dès le début de la guerre , par la marine allemande, ne permit pas à la supériorité anglo-française son rendement maximum.
Elle ffu la continuation presque textuelle de celle qu’avait prescrite, dès le 17 janvier 1917, le chef des sous-marins aux commandants qu’il avait réunis autour de lui par ordre du Kaiser.
« Notre objectif, disait-il à ce moment, est d’isoler l’Angleterre du trafic par mer, et non d’obtenir des résultats problématiques dans les parages éloignés…
On devra donc, autant que possible, se tenir près des côtes anglaises… »
L’Allemagne chercha, en effet, avant tout, à opposer au blocus britannique un contre- blocus et à mener contre le trafic adverse une guerre impitoyable.
Sous l’impulsion d’un chef énergique et cultivé, le grand amiral Raeder, la marine allemande se borna tout d’abord, à mesurer ce qu’elle appela la « petite guerre ».
Quand à ses adversoures, ils avaient compris, dès le début, qu’ils n’avaient aucune chance de provoquer au combat, au large de la baie alllemande, une flotte de haut bord si inférieure à la leur.
C’est par un blocus, infiniment plus strict qu’en 1914-1918, qu’ils prétendaient réduire le Reich à merci.
Dès le lendemain de la déclaration de guerre, les gouvernements britanniques et français avaient publié une liste de contrebande, détaillée, ou figuraient un grand nombre de matières premières et de denrées de toute nature, pouvant permettre à l’Allemagne de poursuivre la guerre.
Des bases de contrôle furent créées sur un certain nombre de points des côtes anglaises ou françaises.
Aucun navire, de quelque nationalité qu’il fût, ne put se diriger sur un port ennemi ou même neutre, sans avoir été visité.
Les cargaisons retenues furent soumises à des tribunaux de prise, vieille institution de la monarchie française, qui avait été rénovée en 1914-1918, et avait très correctement fonctionné, avec un appareil juridique offrant toutes les garanties d’impartialité et de justice.
Le 9 septembre 1939, la Grande-Bretagne avait institué le ministère de la guerre économique ; la France l’imita avec le ministère du blocus.
La guerre navale s’est donc, dès le début, circonscrite autour du trafic et de la navigation de commerce.
Les flottes de combat, elles mêmes dispersées sur toutes les mers, ne se sont plus affrontées en importantes batailles d’escadres.
C’est pour les routes maritimes, pour des armes , des vivres, et des matières premières, que, sur tous les points du globe, les hommes des marines en guerre se sont combattus.
La guérilla
Les mines:
Cette guerre sur mer revêtit, dès son début, un caractère de totalité et d’acharnement que n’avait pas aussitôt connu la précédente.
« Jusqu’ici, écrivait par exemple, au début de février 1940, la Deutsche Allgemeine Zeitung, seuls, ont été traités en ennemis les navires naviguant dans un convoi ennemi ; maintenant, l’Allemagne réclame le droit d’appliquer le même traitement à la navigation neutre dans les eaux territoriales d’un pays ennemi, par mines ou torpilles, et sans avertissement.
A la prétention britannique d’isoler le Reich, celui-ci opposait la volonté de couper la Grande Bretagne du reste du monde, de ses sources d’approvisionnement et de renforts.
Les deux camps commencèrent par se verrouiller soigneusement.
Ils s’entourèrent de solides ceintures de mines.
La mine avait déjà révélé sa redoutable efficacité pendant les opérations navales de 1914 à 1918.
Trois cent mille de ses engins avaient été mouillés, entrainant la perte de plus d’un million de tonnes de toute nationalité..
Les Allemands, qui ,sur terre, affirmèrent, dès 1939, leur esprit novateur par l’emploi généralisé du char de combat et de l’avion, ne se contentèrent plus, sur mer, de leur excellente mine ovoïde E ( initiale du mot Ei, œuf), trop facile, pensaient-ils, à draguer ; ils avaient secrètement mis au point un engin doté d’un dispositif magnétique de mise à feu déterminant automatiquement l’explosion, au moment du passage de la masse de fer d’un navire dans son champ d’action.
Ils le confièrent non plus seulement à des sous-marins, équipés pour ce genre de mouillage, mais, aussi, à des hydravions, envoyés par nuit claire à la surface de l’eau, où ils les lâchaient d’une faible altitude avec l’aide de parachutes spéciaux.
Tandis que l’amirauté de Berlin fermait ainsi la baie allemande et les entrées de laBaltique, l’anglaise protégeait toute le côte orientale de la Grande Bretagne, depuis l’Ecosse, jusqu’à l’embouchure de la Tamise, par un barrage d’une trentaine de milles de largeur.
Il avait pour but de canaliser la navigation, aboutissant aux estuaires et aux zones focales du trafic, sur des chenaux protégés par les ouvrages de défense côtière, par les batteries fixes, comme par des escadrilles aéronavales de patrouille de la chasse.
Les sous-marins :
La marine allemande résolument offensive, lança ses sous-marins à l’attaque des convois, mais ils furent, cette fois, éclairés et soutenus par de grands hydravions multiplaces, à vaste rayon d’action, partis des bases de Sylt et de Borkum.
Ils lancèrent aussi, dès le début, des attaques contre les repaires, où, comme en 1914-1918, le grand fleet était restée tapie, au Firth of Forth, aux Shetlands.
C’est ainsi que, le 14 octobre 1939, un sous-marin allemand réusit, avec une audace rara, à se glisser dans la rade, où, comme pendant la dernière guerre, était mouillée, à Scapa Flow, une bonne partie de la grande flotte anglaise, et a couler un vieux cuirassé de la classe des cinq « Royal Sovereign », le « Royal Oak », construit en 1914 mais refondu en 1934-1936.
D’un déplacement de29.150 tonnes, il était bien armé de huit canons de 381 mm et avait un équipage de 1200 hommes, sur lesquels 800 périrent.
De son côté, la marine britannique envoyait ses sous-marins jusque dans les parages les mieux défendus de l’adversaire, au fond même du fameux triangle humide de la baie d’Heligoland ou le long des côtes scandinaves.
L’un d’eux avait, dans le courant de septembre 1939, aperçu, au large de la Norvège, le grand transatlantique « Bremen ».
Celui-ci avait mystérieusement quitté le port de New York, et, par une marche hardie, à toute vitesse, vers les parages nordiques, était parvenu jusqu’aux rivages de Scandinavie, puis, de là, jusqu’au port soviétique de Mourmansk.
Le « Bremen », hargé de passagers, fut épargné, mais son convoyeur, un sous-marin, fut, parait-il, coulé.
Un croiseur de 6.000 tonnes, le « Koln », fut frappé à l’embouchure de l’Elbe.
Les corsaires :
En 1914, l’amirauté allemande avait, aussitôt, fait appareiller de sa base de Tsing-Tao l’escadre de l’amiral von Spee, lancée à la chasse de la navigation adverse dans le Pacifique.
Cette course, menée par une escadre entière , ne fut reprise, dans la lutte actuelle, que dans des proportions bien plus modestes.
Il est probable que l’Amiral Raeder, qui avait étudié à fond la guerre des croiseurs, n’avait pas très vive confiance dans le grand bâtiment de surface en escadre ou isolé, en ce rôle de corsaire.
Ce n’est, en effet, que plusieurs mois après le début des hostilités qu’il se décida à envoyer sur les mers lointaines un de ses trois cuirassés de poche, l’ »Admiral Graf Spee », de 10.000 tonnes, doté d’une vitesse de 28 nœuds, d’un vaste rayon d’action, 10.000 milles à 20 nœuds, porteur de six canons de 280 mm, tirant jusqu’à trente kilomètres.
Ce corsaire avait, du 30 septembre au 15 décembre 1939, parcouru un immense itinéraire à travers l’Atlantique sud.
Parti de Persambouc, il avait franchi l’océan, presque en ligne droite, au nord de Sainte Hélène.
Il avait coulé, à la fin de novembre, et au début de décembre, une douzaine de cargos sur la côte occidentale de l’Afrique du Sud, avait doublé le Cap de Bonne Espérance et s’était avancé jusqu’à l’entrée méridionale du canal de Mozambique pour ne surprendre que deux petits vapeurs à la hauteur de Lourenco-Marques.
Il retraversa l’Atlantique Sud, selon une route à peu près parallèle à la première, mais passant cette fois, au sud de Sainte-Hélène, et parvin au large du Rio de la Plata, le 13 décembre.
Il fut alors aperçu par trois croiseurs légers britanniques, armés seulement de pièces de 152 et203 mm, « l’Exeter », « l’Ajax » et « l’Achilles »,déplaçant respectivement 8.390, 6.985 et 7.030 tonnes.
Le cuirassé de poche allemand ne parvint pas à se débarrasser de « l’Exeter » avant que « l’Ajax » et « l’Achilles » eussent réussi à se rapprocher de lui, à bonne portée de leurs canons de 152 mm, à peu près 12.000 mètres.
Il ne put résister à l’attaque simultanée de ses adversaires, qui, malgré l’infériorité de leur calibre, et leur manque relatif de protection, arrivèrent à le frapper d’une soixantaine de coups, à pratiquer quatre brèches dans la tour de commandement, diminuant, ainsi, grandement ses facultés de manœuvre.
Le « Spee » se replia dans les eaux territoriales uruguayennes.
A la faveur du délai de 72 heures qui leur avait été accordé, les Allemands essayèrent de procéder aux réparations les plus urgentes.
Le dimanche 27 décembre, plus de 700 marins quittèrent le croiseur et passèrent à bord du « Tacoma ».
A 18 heures, un grand pavillon en tête du mât, le bâtiment sortit de l’estuaire et s’arrêta à environ cinq milles de l’entrée.
Le beau navire se saborda ; on entendit de terre la première explosion exactement au coucher du soleil.
Le commandant Langsdorff, qui avait traité les équipages des navires détruits avec courtoisie, avait eu l’intention de regagner l’Allemagne pour la Noel.
Il ne s’était pas attendu à la présence de trois croiseurs britannique dans la zône de la Plata.
La Course à partir des ports français:
Plusieurs mois s’écoulèrent avant le départ d’un autre cuirassé de poche, « l’Admiral Scheer, le 5 septembre 1940.
Sa vaste autonomie lui permit de s’avancer très loin dans l’Atlantique, et, au sud de Terre-Neuve, d’attaquer un des nombreux convois, de trente cargos, escortés imprudemment d’un seul croiseur auxiliaire, le « Jervis Bay », qu’il coula, ainsi que six bâtimentsde commerce.
« L’Admiral Scheer »poursuivit sa croisière jusqu’en février 1941 et rentra à Brest, devenue base essentielle du Reich.
L’amirauté allemande lança alors, dans l’Atlantique, « l’Admira lHipper », croiseur lourd de 10.000 tonnes, armé de canons de 203 mm, puis le troisième cuirassé de poche, le « Lützow » ( ex « Deutschland » ).
A mesure que l’adversaire renforça la position de ses convois, la Marine-Leitung accrut l’importance de ses moyens défensifs, et ne craignit pas de recourir à de véritables bâtiments de ligne, de 26.000 tonnes, le « Scharnhorst » et le « Gneisenau », dénomés par les Allemands navires de bataille (Schlachtschiffe).
Leur coque effilée, de deux cent vingt-six mètres de longueur, leur puissance de 150.000chevaux qui leur permettaient une vitesse maximum de 32 nœuds, jointe à un armement relativement léger, puisque les neuf pièces d’artillerie principale ne dépassaient pas le calibre de 280 mm, en faisaient, en réalité, de redoutables super-corsaires ; ces croiseurs de bataille tout récents (en service depuis 1938-1939) étaient, en outre, infiniment mieux à l’abri qu’un « Spee » contre les attaques éventuelles de croiseurs légers.
Aussi rentèrent-ils à Brest après quelques croisières véritablement triomphales.
L’Amirauté britannique dut doubler, par de grands cuirassés, la protection de ses convois et condamner au rôle de modestes escorteurs des géants comme le « Nelson » et le « Rodney
Commentaires (1)

- 1. | 13/08/2014

Tu n'as pas été oublié luce, c'est juste que je n'ai pas fini d'installer les photos
Bonne journée à tous, impossible d'aller parler au bar, donc bon petit déjeûner, chaussons aux pommes ...
C'était super en 2018, ce le sera aussi en 2019 Jolies photos mais on m'a oubliée Bisous à tous
Pas de flotta en 1974 ???
EV DERRIEN, pas DERRUEN.
Hello Quelle époque à la 23 S ? J’y étais se 01/77 à 03/79 . QM2 Denis molaret MECAÉ , le CST c’etait ...